Il y a un truc qui ne tourne pas rond dans notre société: l’idée qu’on se fait de la perfection.
C’est un état qu’on passe notre vie à rechercher: le corps parfait, la maison parfaite, l’alimentation parfaite, le métier parfait…
On glorifie l’idée de la perfection comme étant une finalité à atteindre pour être heureux. Pourtant, on vit dans un monde où il y a une énorme différence entre ce qui “est” et ce qui “paraît être”. Pensons simplement à Facebook. On choisit rarement de mettre en photo de profil notre look le plus authentique du samedi matin au réveil ou de publier des vidéos de nos chicanes de couple... On choisit plutôt notre plus belle photo, celle qui nous avantage le mieux même si elle commence à dater de quelques années, et on ne publie que les photos de couple où tout est rose et parfait avec des coeurs qui flottent dans l’air et des anges joufflus qui jouent de la harpe.
L’envie d’être parfait nous suit même au travail. Ironiquement, le perfectionnisme peut également nous empêcher d’être productifs et nuire énormément à notre rendement.
C’est une très bonne chose d’être rigoureux, minutieux et de s’appliquer dans son travail. Le problème, ce n’est pas de viser l’excellence, c’est la panoplie d’émotions et de conséquences négatives qui se produisent quand la perfection devient une obsession.
Premièrement, c’est contre-productif et ça nous complique la vie. Ça fait en sorte qu’on perd énormément de notre temps sur des détails qui, finalement, n’ont pas vraiment d’importance.
Deuxièmement, ça complique la vie et éprouve la patience des gens qui nous entourent et ne partagent pas nos idéaux.
Troisièmement, ça peut mener à des problèmes psychologiques et même physiques : frustration, anxiété, insatisfaction, confusion, épuisement émotionnel, honte, culpabilité, dévalorisation de soi-même, problèmes de sommeil, anxiété, dépression, maux de tête, maux d’estomac, et même de l’hypertension. (source)
Heureusement, même si le perfectionnisme est un trait de personnalité très envahissant et souvent problématique, c’est possible d’apprendre à repérer nos comportements obsessionnels et d’y mettre un terme à l’aide des huit étapes suivantes: 1-Différencier le normal de l’obsessionnel, 2-Identifier les comportements problématiques, 3-Remettre tes objectifs en perspective, 4-T’accorder le droit d’être humain, 5-Affronter tes peurs, 6-Accepter la critique, 7-Lâcher prise, 8-Te comparer à toi-même.
C’est normal de viser l’excellence et c’est même une très bonne chose, à condition que tu sois heureux avec tes qualités et compétences actuelles et que tu utilises tes ambitions de perfection comme moyen pour continuer à t’améliorer.
Si, par contre, tu n’es jamais satisfait de ton travail, que tu as l’impression de ne jamais être assez doué et que ton bonheur dépend de l’atteinte de tel ou tel but, c’est une autre paire de manches.
Le psychologue américain Robert Hill et ses collègues du département de psychologie de l’Appalachian State University ont présenté un inventaire des principales tendances du perfectionnisme en huit niveaux:
Pour savoir si le perfectionnisme est problématique pour toi, commence par te poser les questions suivantes:
Si tu as répondu “oui” à une ou plusieurs des questions ci-dessus, ton niveau de perfectionnisme est problématique.
Quels sont les niveaux de perfectionnisme auxquels tu t’identifies? Peut-être que dans ton cas, c’est strictement organisationnel (un indice: si tu ne peux pas tolérer de voir une toile qui n’est pas au niveau sur un mur ou si tes livres sont rangés de façon symétrique dans ta bibliothèque) ou encore, tu as peut-être besoin d’approbation et es très sensible à la critique. Quoi qu’il en soit, si tu y réfléchis bien, tu peux probablement déceler des moments particuliers ou des éléments qui vont t’inciter à avoir des comportements perfectionnistes.
L’un des comportements les plus communs est la tendance à procrastiner et à remettre sans cesse à plus tard le début d’un travail. Quand on a l’impression que chaque tâche doit être réalisée parfaitement, on devient rapidement submergé par l’impression qu’il y en a trop à faire et la peur de ne pas bien réussir. Le simple fait de penser à commencer le travail peut être suffisant pour causer de l’anxiété et de l’évitement cognitif.
Un autre trait fréquent du perfectionniste est la difficulté à bien travailler en équipe. Quand on a l’impression que le travail des autres n’est jamais à la hauteur de nos attentes, on préfère généralement faire le plus gros des tâches pour s’assurer de la qualité du résultat. On a ensuite l’envie irrésistible de repasser par-dessus le travail de nos coéquipiers et, si on ne le fait pas, on est presque immanquablement frustrés et déçus du résultat final.
Est-ce que les tâches dans lesquelles tu es perfectionniste sont si importantes que ça? Si tu fais une chirurgie dans un cerveau ou une opération à coeur ouvert, ok, c’est assez important d’être très, très minutieux. Quand les conséquences d’une simple erreur peuvent être fatales, c’est un comportement normal de vouloir les éviter à tout prix.
Mais ce n’est pas le cas si les conséquences d’un travail qui est juste assez bien versus un travail parfait sont limitées à ta perception des résultats.
Par exemple, si tu passes des heures à choisir la police d’écriture parfaite pour le titre d’un document, les seules conséquences qui seraient arrivées si tu avais plutôt pris 10 minutes à la choisir seraient que tu n’aurais pas trouvé le document assez parfait à ton goût. Les chances sont minces que la personne qui aurait reçu le document ait comme première réaction “Ma foi du Bon Dieu, mais quelle police d’écriture complètement non professionnelle! Je refuse de lire un tel document et de considérer son contenu!”
En fait, l’élément le plus important à considérer pour savoir si le perfectionnisme est justifié est le but que doit atteindre le travail en cours.
Pour t’assurer que tes idéaux de perfection ne nuisent pas à ton travail, tu dois absolument remettre tes buts en perspective et ne pas travailler plus que ce qui est nécessaire pour les atteindre.
Selon le principe de Pareto, 80 % des résultats sont obtenus grâce à 20 % de nos efforts. Autrement dit, dans toutes les tâches qu’on accomplit, seulement 20% sont réellement importantes pour obtenir la majorité des résultats.
Quand on est perfectionniste, c’est très difficile de ne pas s’impliquer à 150% dans toutes les tâches et de faire la différence entre les tâches importantes, celles qui le sont moins et celles qui ne le sont pas vraiment.
Bref, pour empêcher ton obsession du travail parfait de mettre un frein sur ta productivité, tu dois toujours garder en tête ton objectif final et faire la différence entre ce que tu DOIS atteindre et ce que tu AIMERAIS atteindre comme résultat. Il faut faire des compromis!
As-tu déjà entendu l’expression “le meilleur est l’ennemi du bien”? Ça signifie que quand on a quelque chose de très bien, on risque de le gâcher en allant sans cesse à la recherche de mieux.
Alors, à ton travail, avant d’entreprendre une tâche demande-toi ce qui devrait être accompli pour que ce soit “juste assez bien” pour atteindre tes buts. Puis, détermine le temps que ça devrait te prendre à la réaliser et fait tout ton possible pour ne pas dépasser ton échéancier. Les tâches ont la fâcheuse tendance à prendre tout le temps qu’on leur accorde pour être réalisées. C. Northcote Parkingson explore ce phénomène dans un texte désormais célèbre intitulé Les lois de Parkinson.
Individuellement, tes tâches accomplies ne se démarqueront peut-être pas autant, mais ça va te libérer plus de temps que tu pourras consacrer aux tâches plus importantes qui, au final, vont te permettre d’atteindre tes objectifs plus rapidement et plus efficacement.
“Success is about doing the right thing, not about doing everything right.” Gary Keller, The One Thing.
Probablement que si tu étais un cyborg, tu aurais la vie plus facile au travail. Mais ce n’est pas le cas, tu es un modèle humain unique mais standard et tu fais des erreurs, comme tout le monde.
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N’oublie jamais que personne n’est parfait et que tes lacunes ou tes erreurs ne font pas de toi un mauvais employé. Tu ne seras pas rejeté ou considéré comme étant moins important parce que ton travail n’est pas toujours couronné d’un halo de perfection.
As-tu déjà entendu parler du FailCon? C’est un événement qui a débuté à San Francisco en 2009 et qui a maintenant lieu annuellement un peu partout dans le monde. Il s’agit d’une journée de conférences consacrées à mettre de l’avant les échecs des différentes entreprises présentes pour les étudier, y réfléchir et en tirer des leçons qui pourraient aussi être bénéfiques à d’autres. L’échec est donc présenté comme un outil à utiliser pour aller de l’avant et mieux comprendre les mécanismes essentiels au succès.
Alors, la prochaine fois que tu vis un échec, inspire-toi du FailCon et ne le considère pas comme quelque chose de négatif, mais comme une opportunité pour mieux comprendre une problématique et t’aider à trouver des solutions.
Être perfectionnistes, c’est un peu comme avoir une phobie. Sauf qu’au lieu d’être terrifié par les clowns ou les araignées, tu es terrifié à l’idée de ne pas être aussi parfait que tu pourrais l’être.
Quand on est perfectionniste, on est souvent du genre à ne pas essayer des choses ou faire des activités de peur d’avoir l’air ridicule. On s’empêche de participer à un karaoké parce qu’on n’a pas la voix de Céline Dion ou bien on refuse de laisser quiconque constater que notre maison n’est pas toujours étincelante.
Il faut affronter ce genre de situation pour venir à bout du perfectionnisme. Alors, petit à petit, mets-toi volontairement dans des situations où les gens autour de toi pourront constater que tu n’es pas parfait et que tu as des faiblesses. C’est terrifiant, c’est comme une mise à nue mentale, mais c’est la façon la plus efficace de ne pas laisser tes obsessions te contrôler.
Évidemment, ce n’est jamais agréable de faire critiquer son travail. Mais si tu fais une crise de panique chaque fois que tu es critiqué, tu dois absolument apprendre à te détacher émotionnellement.
C’est très rare que les commentaires sur ton travail soient formulés dans le seul but de détruire ton estime personnelle. Généralement, ils proviennent d’un authentique désir de t’aider à t’améliorer.
Alors met tes peurs de côté, ce n’est pas la fin du monde si tu n’es pas parfait et les critiques sont une bonne opportunité pour t’aider à développer de nouvelles façons de faire et t’améliorer.
Par contre, toutes les critiques ne sont pas nécessairement pertinentes et tu peux aussi les ignorer. Il faut en prendre et il faut en laisser. Pour savoir si tu devrais porter attention à une critique, évalue les points suivants:
Bref, les critiques ne sont généralement pas des attaques personnelles et si elles le sont elles ne méritent pas d’être considérées. Même si les critiques sont constructives, elles ne déterminent pas ta valeur et ne sont pas représentatives de l’ensemble de ton travail. Ne te sens pas triste et diminué dans tes compétences à cause d’un mauvais commentaire!
Tout n’est pas noir ou blanc, comme tout n’est pas parfait ou nul. Il faut apprendre à reconnaître les zones grises et comprendre que c’est tout à fait correct, et même nécessaire, de s’y trouver de temps à autre pour pouvoir mieux équilibrer notre productivité avec nos émotions.
Une des choses les plus difficiles à faire est d’apprendre à reconnaître quand le travail est terminé. En arts visuels par exemple, on apprend qu’on peut retoucher une toile à l’infini, alors c’est important de savoir s’arrêter et reconnaître à partir de quel moment le travail est satisfaisant. Le même principe s’applique dans la grande majorité des domaines. Il faut simplement accepter le fait que rien n’est jamais véritablement terminé et trouver l’équilibre nécessaire pour passer à autre chose et ne pas laisser le perfectionnisme nous retarder.
Lâcher prise sur son perfectionnisme, c’est accepter nos imperfections et celles qui se retrouvent dans notre travail.
Donc, détermine à partir de quel moment tu considères que le résultat de ton travail est assez bien pour atteindre tes objectifs, sans nécessairement être parfait, et dès que tu atteins ce point passe à autre chose et ne reviens pas en arrière.
Ne perds pas ton temps, ton énergie et ton moral à t’essouffler sur des détails qui n’ont au final que peu ou pas d’impact réel.
Pour mesurer nos compétences et nos succès, on a tous tendance à se comparer aux autres. Ça nous fait tomber très rapidement dans un cercle vicieux où on n’est jamais satisfait et on finit par penser qu’on ne vaut pas mieux qu’un tas d’ordures.
Le problème, c’est que c’est comme comparer une pomme avec une banane: tu es unique et personne n’a exactement les mêmes compétences, le même vécu et la même expérience que toi. Excepté toi-même.
Alors, ne te compare pas aux autres, mais plutôt à la personne que tu étais hier, le mois passé ou l’an passé. Ce faisant, tu vas réaliser tout le chemin que tu as parcouru et à quel point tu t’es amélioré dans certains domaines ou, au contraire, tu pourras prendre conscience que tu stagnes à certains niveaux. De cette façon tu vas pouvoir te fixer des objectifs réalistes et qui correspondent véritablement à tes habiletés et capacités.
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Vise à devenir chaque jour une meilleure version de toi-même au lieu d’essayer d’être la meilleure version de quelqu’un d’autre!
Être perfectionniste dans un monde qui glorifie la perfection, à première vue, ça ne semble pas être un trop grand problème.
Malheureusement, c’est un trait de personnalité qui peut rapidement prendre des airs de trouble obsessionnel. Dans un contexte professionnel, c’est un ennemi sournois qui peut faire des ravages sur ta productivité.
Heureusement, après avoir pris conscience du problème, tu peux arriver à surmonter ton perfectionnisme et l’empêcher de te nuire en suivant les huit étapes suivantes:
1-en apprenant à différencier les comportements normaux qui découlent de la rigueur et de la minutie de ceux qui proviennent d’un perfectionnisme malsain, 2-en identifiant les comportements qui sont problématiques pour toi, 3-en remettant tes objectifs en perspective pour t’assurer de ne pas perdre ton temps à être obsédé par des détails, 4-en t’accordant le droit d’être humain et de faire des erreurs, 5-en affrontant tes peurs d’être vulnérable à cause de tes imperfections, 6-en acceptant la critique, 7-en lâchant prise et en acceptant pleinement tes défauts et ceux de ton travail et 8-en ne te comparant qu’à toi-même pour te fixer des attentes et objectifs réalistes.
Alors, ne laisse pas le perfectionnisme contrôler ta vie et nuire à ton travail. N’oublie pas, il faut parfois accepter les zones grises, lâcher prise et accepter que les imperfections sont nécessaires pour équilibrer ta productivité, tes émotions et l’usage de ton temps.