Avoir plus d’abonnés Instagram ne va pas te rendre riche. Avoir plus de likes sur ta dernière photo de profil ne va pas te rendre heureux. Avoir une audience sur YouTube ne va pas te donner le sentiment d’être aimé.
Tu le sais, je ne t’apprends rien. Pourtant… Une petite partie de toi n’est pas d’accord.
100 000 abonnés Instagram te donneraient certainement plus de crédibilité, ce qui aide à faire de l’argent. Si les gens te disent à quel point tu es beau/gentil/drôle sur ta photo de profil, bien sûr que ça va te faire plaisir! Si tu as une énorme audience sur YouTube, comment pourrais-tu te sentir isolé?
Les médias sociaux te mentent… Ou plutôt, on se ment tous à travers les médias sociaux. On ment aux autres autant qu’on se ment à soi-même. Et on se gave de ces mensonges comme un diabétique en hypoglycémie dans un magasin de crème glacée.
Comme tous les mensonges, plus les gens y croient, plus leur influence est grande.
Ils influencent nos rêves, nos ambitions, notre sentiment d’appartenance, nos décisions de consommation, nos choix de carrière…
Et cette influence, on se l’approprie. Depuis presque 10 ans maintenant, c’est la ruée vers l’or. Les marques, les entrepreneurs et les individus font la course pour tenter d’amasser le plus de notoriété possible.
Mais cette influence, comme tout le reste, est un mensonge. Oui elle existe, mais elle ne t’appartient pas, elle appartient à Facebook.
Ce n’est pas pour rien que Mark Zuckerberg est tout récemment devenu le 3e homme le plus riche sur terre!
Nous vivons présentement un changement social important causé par les médias sociaux (Printemps arabe, Donald Trump, Lil Tay). Qu’on le veuille ou non, ça nous affecte tous à différents degrés.
Par exemple, certains sont scotchés à leur écran de téléphone et vont systématiquement “stalker” chaque personne ayant “liké” une de leur photo alors que d’autres y vont simplement pour rester en contact avec leurs amis proches et leur famille.
Un des éléments qui détermine l’importance qu’on accorde aux médias sociaux est certainement l’âge auquel ils sont apparus dans notre vie.
Si tu es un baby-boomer, probablement que tu ne comprends absolument pas de quoi je parle!
Mais ce n’est pas parce que ce phénomène ne t’affecte pas personnellement de façon importante que tu ne dois pas t’en préoccuper.
Prends, par exemple, la génération “Z” (née entre 2000 et 2010). Il s’agit de la première génération pour laquelle c'est normal que chaque élève du secondaire ait un téléphone intelligent. La distinction entre les cools et les moins cools n’est plus seulement déterminée par l’endroit où ils s'assoient à la cafétéria, mais par le nombre de likes que chacun reçoit.
Pour cette génération, les médias sociaux représentent la fondation sur laquelle est venue se tisser la toile sociale.
Et contrairement au secondaire, les médias sociaux n’ont pas de fin.
Les Y (les milléniaux comme moi) et les Z ont internalisé à différents degrés l’idée que leur place dans la société est déterminée et influencée par leur présence sur les médias sociaux.
Si tu ne publies pas, tu n’existes pas. Si tu n’as pas d’abonnés, tu n’es pas important.
Bref, je pourrais argumenter que les médias sociaux ont pris une place dangereuse dans notre société et tout le bla-bla de hippy qui vient avec, mais je ne suis pas un idéaliste du mouvement #deleteFacebook.
Nous ne sommes pas des esclaves de Facebook, mais bien des bénévoles.
Comme un hamster qui court dans sa petite roulette parce qu’il aime ça, on Instagram notre vie parce qu’on aime se sentir important.
Chaque nouvel abonné nous donne une impression de progression, une échelle qu’on peut grimper et utiliser pour se comparer.
Malheureusement, cette échelle nous distrait souvent de ce qui est réellement important pour s’accomplir et réussir professionnellement: créer de la valeur.
La création de valeur est un thème récurrent de tout ce que je fais… (Double ta valeur?)
La raison pour laquelle je martèle cette idée aussi souvent est simple. Une fois sur deux, lorsque les gens apprennent que je suis un “influenceur”, ils m’avouent un peu gênés qu’ils ont un petit projet qu’ils essaient de faire décoller (chaîne YouTube, blogue, entreprise). C’est pourquoi ils doivent absolument apprendre comment devenir populaire rapidement sur les médias sociaux.
Ce à quoi je réponds systématiquement “pourquoi”? À quoi ça va te servir?
Facebook, Instagram, YouTube… Ce sont des outils. Qu’est-ce que tu veux construire?
Rien? Tu veux juste être populaire pour combler un vide qui obscure ton âme? Je suis désolé de te l’apprendre, mais il n’y a aucun nombre d’abonnés qui va te faire sentir adéquat ou aimé.
MAIS
puisque je sais à quel point c’est important pour toi, je vais quand même t’expliquer comment faire.
Voici les 4 étapes faciles à suivre pour devenir un influenceur en moins d’une semaine:
Voilà! Tu es maintenant un influenceur. Bien sûr, tu n’influences personne… Mais ça, les gens ne le savent pas!
Pour commencer à recevoir des demandes de commandites, tu n’as qu’à faire des stories et des publications dans lesquelles tu remercies une entreprise de t’avoir donné quelque chose. Pas besoin que ce soit vrai: “just fake it till you make it!”
Après quelques posts, tu vas commencer à recevoir des demandes de commandites par des entrepreneurs un peu stupides. Sache que si tu acceptes, tu commets probablement une fraude (je ne suis pas un avocat, mais tsay).
Il faut faire attention par contre! La seule chose qu’on doive faire pour te démasquer est de passer ton profil dans un logiciel comme Hype Auditor. Il va donc falloir vivre ta vie avec le syndrome de l’imposteur.
Si tu es curieux, voici mon rapport. (Eh oui, j’ai acheté 2 000 faux abonnés quand j’ai commencé!)
Si t’as eu un léger haut-le-coeur en lisant la dernière section, félicitations: tu es un être humain décent. (Inscris-toi donc sur La Tranchée 😉)
Je pense que ce qui est réellement important pour les gens — du moins, ceux qui aspirent à devenir influenceurs -- n’est pas d’avoir beaucoup d’abonnés, mais bien d’être en mesure de faire assez d’argent pour soutenir leur train de vie ainsi que celui de leur famille, tout en étant indépendant:
À cause de la culture des influenceurs qui flashent leur style de vie partout sur Internet, ont fait l’erreur de croire que la façon d’avoir une réalité similaire à la leur est en faisant la même chose qu’eux: en s’exhibant sur les médias sociaux telle une prostituée dans une vitrine d’Amsterdam.
La chose qu’on ignore, c’est que leur style de vie est souvent financé par autre chose que leur présence sur les médias sociaux!
Que ce soit en abusant de leurs cartes de crédit, en utilisant la fortune de leurs parents ou encore en utilisant de l’argent sale. (Si tu as 100 k à dépenser et que tu ne peux pas l’investir, acheter de voiture ou payer d’hypothèque avec, tu fais quoi? Tu prends des selfie de toi-même habillé en Gucci avec des bouteilles de Dom Pérignon tout en mangeant des huîtres dans un restaurant overpriced de Montréal.)
Je ne veux pas mettre tout le monde dans le même bateau. Lydiane St-Onge, par exemple, est une influenceuse qui tire très bien son épingle du jeu tout en étant complètement éthique et transparente.
Cependant, comme tout le reste sur les médias sociaux, la réalité financière des influenceurs est souvent un mensonge.
Si tu veux vraiment avoir la vie de rêve, arrête de perdre ton temps avec les métriques de vanité (les likes, abonnés, etc.) et concentre-toi sur l’essentiel: générer de la valeur.
J’ai expliqué en détail comment faire dans mes deux articles:
Le premier explique comment générer de la valeur, le deuxième explique les implications éthiques derrière la création de richesse (donc comment faire de l’argent tout en minimisant les risques d’aboutir en enfer où encore de te faire lyncher publiquement).
Bref, l’idée est d’aider les gens à régler quelque chose d’important dans leur vie: un désir, un besoin ou une frustration.
Il faut arrêter de te considérer comme un individu qui aspire à devenir influenceur, mais plutôt comme une entreprise qui doit générer des revenus.
J’ai commencé comme blogueur en 2012 et ça m’aura pris une éternité pour aller chercher mes premiers 1 000 abonnés. En 2015, j’ai décidé de lancer un produit (une formation en ligne) que j’ai vendu à travers une série de courriels que les gens recevaient après s’être inscrits pour recevoir un ebook.
Puisqu’environ 1 % des abonnés achetaient le produit, ça m’a permis de le promouvoir avec de la pub Facebook et de payer un maximum de 4,95 $ pour acquérir chaque adresse courriel.
1 an plus tard, j’avais investi ~50 k en publicité Facebook pour récolter un peu plus de 60 k adresses.
“Je le savais! Tu étais riche avant de te partir… Eh bien pas moi!”
Tu n’as probablement pas 50 k dans tes poches pour l’investir en pub et sache que j’étais dans la même situation que toi. En fait, je venais de quitter mon emploi et je suis retourné vivre dans le sous-sol de mes parents pour réduire mes dépenses.
J’ai débuté avec de petits montants… Seulement 10 $ par jour si ma mémoire est bonne!
Au fur et à mesure que je réalisais des ventes, j'augmentais mon budget! Je suis passé de 10 $ à 20 $, de 20 $ à 50 $, de 50 $ à 100 $… Ainsi de suite! (Si tu veux en savoir plus, va voir cette vidéo).
La “popularité” sur les médias sociaux et le statut “d’influenceur” ne sont que les conséquences naturelles d’un tunnel de vente bien exécuté.
On ne gaspille pas notre argent pour se faire connaître, on se fait connaître en faisant de l’argent.
Ça va te sembler contre-intuitif, mais crois-moi… Si tu veux devenir un “influenceur”, vivre la belle vie et faire beaucoup d’argent, il faut débuter par accepter que les médias sociaux n’ont aucune importance. Qu’il s’agit d’un univers parallèle où tout le monde peut prétendre être quelqu’un d’autre et que rien de ce que tu y vois ou lis n’est réel.
Même si cette dimension parallèle est fausse, cela n’empêche pas qu’elle ait un impact important sur notre monde. Comme j’ai dit au début de cet article, plus les gens croient au mensonge, plus il est puissant et plus on peut exploiter ce mensonge pour tirer profit de ceux qui y croient.
Exemple: prends une adolescente qui n’aime pas son corps. Dis-lui que tu trouves que tous les corps sont beaux (alors que tu pèses toi-même gros max 110 lb mouillée avec une Amazing Blanket sur le dos) et que si elle achète ton bikini à 100 $, son sentiment de honte va enfin se transformer en amour propre.
Ou prends un jeune homme influençable et dis-lui que tout ce que ça lui prend pour avoir une Lamborghini est de lire une tonne de livres (je n’ai rien contre la lecture, mais ça serait important de mentionner que tu as fait fortune avec un site de rencontre qui arnaque les gens) et qu’en te donnant 67 $ par mois, il va avoir autant de succès que toi!
Marshall McLuhan est connu pour sa fameuse phrase: le médium est le message.
Pour faire simple, le contenant détermine le contenu. Si tu donnes des verres à shooter au monde, ils vont s’en servir pour boire du fort — pas de l’eau.
Dans notre cas, les gens utilisent les médias sociaux pour mentir, s’indigner, et surtout, pour poster des quotes inspirantes qu’ils ne comprennent pas vraiment.
“Play the game nigga, never let the game play you.” - Tupac
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Ça me démangeait d’écrire cet article depuis un certain temps et j’espère sincèrement que j’ai pu te faire sourire à quelques endroits.
Je vais finir avec un pitch de vente rapide pour payer mon scotch. Si tu as aimé cet article et les valeurs qu’il projette, ne passe surtout pas à côté de mon livre “Double Ta Valeur”. C’est un des textes les plus importants que j’ai rédigé, principalement parce qu’il donne une réponse au malaise professionnel qui hante les travailleurs et entrepreneurs de notre époque.
Ensuite, si tu es un entrepreneur, un marketeur ou un créateur de contenu, inscris-toi sur La Tranchée. Première semaine d’août, on augmente les prix de 10 $ par mois. Si tu t’inscris avant, tu conserves ton tarif préférentiel pour toujours. Donc si tu hésitais, c’est maintenant ou jamais!
Sur ce, fais-moi part de tes passages préférés dans les commentaires ci-dessous et on continue la conversation dans les commentaires. 😉
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Les images de cet article proviennent de John Holocroft! <3