Imagine que tu es à la table d’un restaurant et que tu t’apprêtes à vivre une blind date (parce que ta meilleure amie est déterminée à te matcher avec quelqu’un). Et puis, la personne arrive, pile à l’heure. Tu la trouves vraiment cute. Au premier abord, tu penses même qu’elle semble être la personne parfaite pour toi.
Tu lui tends maladroitement la main et cette personne te rend la pareille avec un sourire timide. Sauf qu’au lieu de lui serrer la main, ou de lui donner les traditionnels deux p’tits becs de chaque côté, tu mets un genou à terre, sors de ta poche une bague de fiançailles et demandes cette personne en mariage….
(Coup de théâtre!)
Elle fige pendant un moment en te regardant avec les yeux ronds comme des balles de golf. Puis, elle lâche ta main, se retourne brusquement et sort du restaurant en courant sans t’accorder un mot.
Tu te dis en toi-même, tout déçu, “Mais pourquoi est-ce que je me suis encore fait rejeter, pourtant ça avait l’air d’être un match parfait! La prochaine sera la bonne, je vais continuer comme ça, après tout, ce n’est que mon cinquantième refus...”
C’était peu probable que la personne accepte la demande en mariage, n’est-ce pas? Ça n’a pas beaucoup de sens de demander à une personne inconnue de prendre un tel engagement avec toi sans même lui avoir laissé le temps de te connaître et de savoir si tu lui convenais vraiment.
Hé bien, c’est la même chose en ecommerce.
Si tu places ton produit devant des gens qui ne connaissent pas ton entreprise et que tu ne fais que leur dire “Voulez-vous sortir votre carte de crédit et faire affaire avec moi?”, même si en apparence ce sont des gens pile-poil dans ton public cible, le résultat risque d’être décevant. Bien sûr, il y en a toujours qui disent “oui” à tout et n’importe quoi, mais il ne faut pas te fier sur cette minorité de shopaholics irréfléchis pour bâtir ta clientèle.
Avant de sortir de l’argent de leurs poches, les clients potentiels veulent te connaître un peu mieux, te faire confiance et savoir que ce que tu leur offres va vraiment faire leur bonheur.
Comme avec une date, il faut savoir séduire subtilement et développer une relation avant de s’attendre à un investissement et espérer une certaine fidélité.
C’est à ce moment-là que le marketing de contenu entre en scène.
"Content marketing: stratégie qui consiste à établir, dans son mix marketing, une stratégie de production de contenu pour promouvoir l'identité, l'histoire, les valeurs et l'univers de la marque. (source)"
En bref, il s’agit de créer du contenu pertinent et utile qui va contribuer à la crédibilité de l’entreprise, attirer des clients potentiels et développer un lien de confiance entre les prospects et la marque pour ultimement augmenter les ventes et la valeur-vie des clients.
Mais comme avec une date, il va probablement y avoir de la compétition alors il faut aussi savoir utiliser sa stratégie de contenu pour se démarquer des autres.
Et comme avec une date, il s’agit d’un marathon, pas d’un sprint, alors il faut appliquer sa stratégie avec constance et être patient.
On peut créer différents types de contenu selon ce qui est le plus avantageux et le plus logique pour notre entreprise. On va s’intéresser à trois des principaux: le blogue (écrit), le podcast (audio) et la chaîne YouTube (vidéo).
On n’est pas obligés de se limiter à un seul type de contenu. On peut très bien avoir un blogue, un podcast et une chaîne YouTube si c’est pertinent!
Mais même si on “peut” faire du contenu dans tous les formats, ça ne veut pas dire que c’est ce qu’on “doit” faire.
Pour éviter de t'éparpiller et de ne plus savoir où donner de la tête, commence par le format dans lequel tu es le plus à l’aise. Peu importe ton choix, si ton contenu est pertinent ça va aussi donner un petit “boost” à ton site dans son référencement sur les moteurs de recherche à moyen/long terme.
La principale mise en garde est la suivante: pour que la stratégie soit réellement efficace, mieux vaut être constant et miser sur la qualité du contenu plutôt que la quantité.
Ça n’apporte pas vraiment de valeur de garrocher des articles de blogue de 300 mots de pelletage de nuage sur son site à tous les 2 jours dans le simple but de publier le plus souvent possible. Dans ce cas, ce serait mieux de publier un article bien documenté et pertinent de 2 000 mots aux deux semaines.
Même si à court terme on a l’air moins actif aux yeux de Google, les prospects qui passent de longues minutes à lire tes articles, qui en partagent les liens et qui reviennent fréquemment lire ton blogue parce qu’ils le trouvent intéressant ont beaucoup plus de valeur à long terme, tant au niveau du référencement que pour les résultats de ta stratégie.
Selon le domaine et la niche de ta boutique en ligne, un format pourrait sembler plus pertinent que les autres.
Par exemple, un domaine très visuel comme celui du voyage aurait avantage à tirer profit du format vidéo. Un domaine où les opinions sont controversées et où on peut interviewer différents experts et avoir des conversations intéressantes, par exemple l’alimentation, pourrait faire l’objet d’un podcast très intéressant.
Pour ce qui est du blogue, c’est un peu le format “passe-partout”. Presque n’importe quelle thématique pourrait être exploitée sous forme de blogue car c’est celui qui laisse la plus grande liberté tout en étant très simple à réaliser: on peut aussi y insérer des photos, des vidéos ou des extraits audio! Il suffit simplement de bien choisir son angle d’approche. Et si on sait comment s’y prendre, on peut même monétiser son blogue pour optimiser ses revenus.
Pour t’aider à arrêter ton choix, voici quelques informations de base à connaître sur chacun des types de contenu.
Idéalement, si tu décides d’ajouter un blogue à ta boutique en ligne pour te lancer dans le marketing de contenu, il faut avoir choisi une plateforme qui te permet de le faire. Selon tes besoins, Wordpress, Shopify ou Squarespace peuvent être de très bons choix (sinon c’est quand même possible en utilisant plus d’une plateforme et des redirections, mais c’est du trouble pour rien).
Le résultat des études à ce sujet varie, mais si on fait une moyenne on peut dire que le nombre de mots “optimal” d’un article de blogue se situe entre 1 000 et 2 500. Il s’agit des articles qui suscitent le plus d’interaction, de partages et qui sont les mieux référencés. Bien sûr, peu importe le nombre de mots, la qualité du contenu est absolument primordiale et doit passer en premier.
La popularité des podcasts monte présentement en flèche dans la francophonie. Si c’est quelque chose qui t’intéresse et qui serait pertinent dans ton domaine, c’est donc le moment idéal de te lancer!
Toutefois, ça demande un peu plus de connaissances techniques et d’investissement au niveau de l’équipement.
Tu dois te procurer un micro de bonne qualité (j’utilise personnellement le Yeti de Blue Microphones qui a un excellent rapport qualité/prix) et utiliser un logiciel pour enregistrer et faire le montage du podcast. Adobe Audition, Audacity, Hindenburg Journalist, Zencastr et Cast sont des solutions à considérer selon tes besoins et ton budget.
Il te faudra ensuite rendre tes enregistrements accessibles, non seulement sur ton site avec un fil RSS, mais aussi les soumettre aux principales applications d’audiodiffusion comme SoundCloud, iTunes et Google Play. On peut aussi les soumettre à Spotify qui permet la diffusion des podcasts sous certaines conditions (il faut entre autres que le contenu soit hébergé à l'un des endroits requis par la plateforme).
Même s’il s’agit à la base d’un enregistrement audio, tu peux aussi mettre les épisodes de podcast sur ta chaîne YouTube. Ça peut grandement aider à ta visibilité et beaucoup de gens se servent de cette plateforme pour écouter du contenu audio.
Faire du contenu vidéo est de loin la stratégie la plus complexe et coûteuse, mais c’est également un format qui fait fureur en ce moment. Pour voir l’équipement qu’on utilise et recommande pour faire de la vidéo, tu peux cliquer ici.
Toutefois, même si tout ça peut devenir complexe et coûteux, n’attends pas d’être full equip pour te lancer. Si tu as un smartphone récent, tu as probablement une caméra qui peut très bien faire l’affaire pour commencer (mais ne prend pas celle du devant pour les selfie, elle est moins bonne que celle de l’endos.) Assure-toi seulement d’utiliser un trépied ou un stabilisateur (de style gimbal) et d’être dans de bonnes conditions d’éclairage, et tu peux commencer à expérimenter avec le format vidéo dès aujourd’hui.
Si c’est pertinent (par exemple si ton produit est numérique, comme un logiciel) tu peux aussi filmer des screencasts en démontrant de quelles façons ton produit peut être utile. Pour les screencasts, tu peux utiliser Bandicam ou Camtasia et faire ton montage avec Adobe Premiere Pro (ou Adobe Premiere Element qui est un peu plus basic). Tu peux aussi utiliser Final Cut Pro (si tu es sur mac), Screenflow, ou Filmora. Adobe Spark pourrait aussi faire l'affaire si tu veux utiliser un logiciel intuitif pour réaliser de courts vidéos qui se partagent bien sur les médias sociaux et que tu n'as pas besoin de beaucoup d'options de montage. Avant de choisir, prends bien le temps de voir les options dont tu as besoin et les limitations de chacune des options. Je te conseille de profiter des essais gratuits et d'en comparer quelques-uns.
D’une façon comme d’une autre, le but est que les gens écoutent les vidéos au complet (ou du moins le plus longtemps possible) et ne quittent pas la page après 10 secondes. C’est pourquoi tu dois t’efforcer de produire du contenu visuellement intéressant et, j’insiste encore sur ce mot: de qualité, qualité, qualité!
Les vidéos qui durent en moyenne de 1 à 5 minutes sont les plus populaires sur YouTube et ont les meilleures statistiques de performance. Ça peut sembler court comme durée moyenne, mais c’est environ le temps que ça prend pour passer le contenu d’un article de blogue de 1 500 mots.
Mon conseil: segmente ton contenu le plus possible pour n'aborder qu'un élément à la fois et prends le temps nécessaire pour bien traiter ton sujet. Ou comme ma mère me dirait, “prends ton temps, mais fais ça vite”.
En adoptant une stratégie de marketing de contenu, on peut réellement entretenir une relation avec nos prospects en répondant à leurs questionnements concernant notre domaine et nos produits.
Mais pour ça encore faut-il savoir quelles sont leurs questions. Si on y va à l’aveuglette et qu’on crée du contenu en se fiant seulement sur notre gut feeling, on risque de passer littéralement à côté de la track.
On a déjà vu dans l’article “Ecommerce: comment trouver des produits faciles à vendre” que nos produits doivent répondre à un désir ou un besoin qui n’est pas comblé (ou mal comblé) dans le marché actuel.
Hé bien, ces besoins se manifestent sous forme de questions dans les moteurs de recherche.
Si on commence une recherche dans Google et qu’on écrit “Comment”, la suggestion automatique nous proposera quelques requêtes populaires.
Par exemple, apparemment qu’en ce moment les gens recherchent comment faire un c.v., de la slime et couper une mangue.
Si on poursuit avec une requête complète, par exemple “comment voyager”, Google nous montre dans le bas de la page les requêtes fréquentes en lien avec notre recherche.
Ici, on peut voir que les gens recherchent entre autres “comment voyager seule”, “comment voyager pas cher” et “comment voyager pas cher en famille”.
Il ne s’agit pas de l’ensemble des requêtes de recherche sur le sujet, mais ce sont des pistes intéressantes et faciles à trouver qui peuvent nous orienter sur les sujets à aborder dans notre contenu.
Par exemple, si on reste dans la thématique du voyage, une boutique de sacs pourrait mettre de l’avant un modèle particulièrement polyvalent dans un article qui pourrait s’intituler “Comment voyager seule et ne manquer de rien” (ou un titre semblable, mais un peu plus catchy). L’important est que les mots-clefs de la requête “comment voyager seule” se retrouvent dans le titre et dans l’article. Bref, le contenu doit être pertinent, mais c’est aussi l’occasion de mettre de l’avant nos produits et démontrer qu’il s’agit de la solution aux problèmes des lecteurs.
C’est bien de commencer par regarder les suggestions de requêtes dans Google, mais si on veut vraiment répondre avec précision aux questionnements et aux besoins de nos prospects, la façon la plus efficace est de rédiger du contenu avec les bons mots-clefs.
C’est même primordial si on veut que nos efforts portent fruit, peu importe qu’on décide de créer du contenu sous forme de blogue, podcast, vidéo ou autre. Et l’un des outils incontournables pour faire sa recherche de mots-clefs est KWFinder. Il s’agit d’un outil de recherche et d’analyse des mots-clefs qui nous permet de connaître non seulement la popularité des mots-clefs, mais aussi leur volume de recherche mensuel, les mots-clefs connexes et évalue la difficulté (ou facilité) qu’on aurait à se positionner dans les moteurs de recherche pour chacun des mots-clefs.
Par exemple, si j’entre le mot-clef “voyager”, on peut voir dans les suggestions connexes à droite que “voyager avec enfants”, “vacances avec bébé” et “lit bébé voyage” sont des mots-clefs qui sont très recherchés et avec lesquels il serait facile de se positionner dans les moteurs de recherche. Quelqu’un qui aurait une boutique en ligne sur la thématique du voyage aurait donc tout intérêt à proposer un produit qui faciliterait le voyage en famille et rédiger du contenu contenant ces mots-clefs pour en faire la promotion!
Pour en savoir plus sur cet outil et comment bien l’utiliser, je t’invite à visionner cette vidéo du camp d’entraînement de La Tranchée.
Une bonne stratégie de marketing de contenu peut donc nous permettre d’informer notre public cible sur des sujets qui les interpellent, devenir une ressource crédible dans notre niche et mettre de l’avant nos produits dans un contexte qui a du sens.
Selon la méthode avec laquelle tu es le plus à l’aise, tu peux créer du contenu dans différents formats, que ce soit grâce à un blogue, un podcast ou une chaîne YouTube.
Le blogue est le format le plus facile, rapide et économique à mettre en place, il peut être monétisé en utilisant différentes techniques et c’est également le plus “passe-partout”, dans le sens où il est pertinent pour la grande majorité des domaines. C’est donc une excellente façon de faire ses premiers pas dans le marketing de contenu!
Peu importe le format privilégié, au final ce que j’essaie de te faire prendre conscience c’est que lorsqu’on crée du contenu pour son entreprise, il ne doit pas s’agir d’une simple tâche avec un deadline dont on veut se débarrasser le plus tôt possible. Si tu ne dois retenir qu’une chose de cet article, retiens ceci: quand tu crées du contenu, tu entretiens une relation. Tu établis une connexion entre ton entreprise et tes prospects, qui sont d’abord et avant tout des êtres humains qui ont des besoins, des désirs et ne demandent qu’à être convaincus que tu as la solution à leurs problèmes.
Si tu as des commentaires ou des questions au sujet de cet article, n’hésite pas à les poser dans la section prévue à cet effet ci-dessous.