Olivier a rencontré Charlie au Web à Québec l'année dernière, où il a donné une formation sur Instagram. C’était une des meilleures conférence de l’événement.
Charlie est originaire de la France, mais a vécu a plusieurs endroits, Royaume Uni, Chine… avant d’arriver à Québec.
Il a travaillé quelques années en agence, il a été travailleur autonome, a fait de la radio, a pas mal écrit. Il a fondé, il y a 2 ans avec ses associés, Maple Inside. Ils font de l’idéation, création, mise en marché de Start up à fort potentiel. On parle de cryptomanie, intelligence artificielle, monétisation de trafic internet.
Et là, Charlie est papa d’une nouvelle entreprise qui s’appelle Réverbère. C’est une entreprise uniquement dédiée à Instagram qu’il lance avec son associé.
C’est pas tout le monde qui a besoin d’être sur Instagram. Charlie dit souvent: vaut mieux faire peu de choses que de s’éparpiller.
Il faut te poser la question si ta business est Instagram friendly.
Est-ce que tu as quelque chose de compatible avec la plateforme?
On parle beaucoup d’ADN. Et Instagram est une plateforme qui a un ADN très fort sur l’esthétique.
Donc non c’est pas pour tout le monde, mais les entreprises qui ont un fit avec Instagram, ce qui est intéressant c’est que la plateforme offre de gros avantages.
Tu peux aller chercher des taux d’engagement très forts sur Instagram, hors norme comparé aux autres médias sociaux.
C’est aussi une plateforme qui est très sympathique pour créer un lien entre la marque et la clientèle.
Il est prouvé que le panier d’achats des gens qui passent sur Instagram avant est plus élevé.
La croissance qu’a connue Instagram depuis les 2 dernières années est phénoménale. Il faut savoir que la plateforme existe depuis plus de 10 ans. Quand ç’a été racheté par Facebook, Instagram est passé de 350 millions d’usagers actifs mensuels à plus de 800 millions.
Les liens dans les stories sont des puissants liens d’acquisition. Bref, il y a plein de raisons pour lesquelles être sur Instagram.
On dirait même qu’Instagram est en train de tuer Snapchat.
La courbe de Snapchat s’est arrêtée nette quand Instagram a ajouté les stories à son app.
Instagram a su ajouter des fonctionnalités qui lui ont donné une longueur d’avance sur Snapchat (localisation, géographie, sondages…).
C’est tannant pour une entreprise de devoir mettre les stories sur Instagram et Snapchat. Les gens privilégient une place plutôt que les deux.
On va voir comment Snapchat va réagir à tout ça. Ils ont fait beaucoup d’acquisitions récemment, mais on dirait que pour l’instant Instagram a une longueur d’avance.
Il peut avoir des belles opportunités sur lesquelles miser avec Instagram, mais il faut avoir une stratégie et être rigoureux.
Stratégie d’affaires. Ça ressemble beaucoup à ce que toutes les entreprises devraient avoir, à savoir c’est quoi votre persona. On va regarder la fréquence de publication, les marques avec lesquelles ils interagissent, etc.
Tout ce qui est objectifs à atteindre et à mesurer. Aussi tout ce qui touche l’intégration de la plateforme dans le processus d’achat du client.
Puis la stratégie d’interaction. Penser comment tu vas monter ces interactions-là pour être une marque qui fit à 100% avec Instagram.
C’est beaucoup une question de personnalité de marque. Quand c’est fake, les usagers le spottent. Ils ne sont pas interpellés par ça. Si tu veux te démarquer, tu dois avoir une personnalité.
Commence par regarder si ta concurrence est là. Puis, travaille sur tes objectifs. Si tu veux faire de la vente en débutant, ça va être difficile. Commence par bâtir ta notoriété, ta crédibilité. Comment tu peux augmenter ta portée, faire des collaborations avec d’autres marques, avec des influenceurs.
Le genre de contenu que tu vas publier va beaucoup dépendre de l’identité que tu veux donner à ta marque.
Il ne faut pas être trop dans la promotion. Il y a tout l’aspect de valeur inhérente à une marque, par exemple le fait de travailler avec des artisans, intégrer des gens en difficulté, etc.
Tu ne veux pas uniquement, tout le temps, publier tes produits.
Essaye de voir ce qui te démarque des autres et en faire du contenu intéressant.
Ce qui marche particulièrement bien sur les médias sociaux au Québec c’est l’humour. La publicité qu’Olivier a fait pour The Amazing Blanket a vraiment bien fonctionné.
C’est pas stagé, c’est authentique. Et les gens aiment ça.
Juste à penser à la nouvelle stratégie de Maxi, Vous irez voir sur leur page, c’est hilarant. On pense aussi à Poches & Fils.
L’entreprise Rituels est un exemple d’une marque qui a une identité très forte. Ils ont une belle page Facebook et une stratégie au niveau du marketing par courriel qui est très intéressante.
C’est pas les plus grosses business qui ont les meilleures stratégies sur les médias sociaux. Les petites business audacieuses sont très créatives. Regardez autour de vous.
Tu ne peux pas avoir juste Instagram dans ta stratégie. Ça va dans un tout. Le rouage ne va pas tourner tout seul.
Au final, c’est très difficile d’avoir une plateforme qui couvre tous tes objectifs.
Tu dois avoir des canaux d’acquisition pour ton ecommerce. Il faut contextualiser la chose.
C’est difficile d’avoir des cliques qui sortent d’Instagram. Quel genre de stratégie on peut mettre en place?
Ce qu’il faut savoir c’est que le contenu dans une stories vaut autant, sinon plus, que le contenu dans la timeline. Il n’y a pas encore de données pour appuyer ça, mais c’est un phénomène que Charlie a remarqué.
Les gens qui ont plus de 10 000 abonnés peuvent mettre un lien externe dans leur Stories. Le taux d’engagement sur ce genre de lien est INSANE.
En 2018, il va y avoir une nouvelle fonctionnalité, une étiquette sur les photos pour présenter le produit.
Une plateforme que Charlie utilise beaucoup, c’est Fohrcard.
C’est un annuaire d’influenceurs, principalement aux États-Unis, mais il y en a au Québec, Colombie-Britanique, …
Tu peux voir le genre de matériel que l’influencer a créé, les marques avec lesquelles il a travaillé, etc.
Tu peux mettre en place des collaborations sur du long terme (6, 12, 24 mois).
Olivier a 10,2k de personnes qui le suivent.
Quand il publie des stories, il y a environ 1000 personnes qui les regardent (10%)
Et quand il y ajoute un lien, c’est un autre 10% des gens qui cliquent.
Charlie travaille sur des campagnes traditionnelles, par exemple il est en train de monter des campagnes pour la Californie. L’influenceur qui a 200k abonnés et qui fait une publication, ça va coûter 10 000$ à la marque.
C’est extrêmement cher.
Et il y a d’autres cas où ils vont travailler plus à la performance. Ça fait en sorte que l’influenceur s’implique plus dans campagne.
Par exemple il va avoir un code de rabais qui peut donner à ses membres, de l’affiliation, etc.
Il ne faut pas seulement voir la vente qui a de la valeur. On peut aussi élaborer une stratégie avec un influenceur pour récolter des adresses courriel qui elles, ont aussi de la valeur.
Pour aller chercher du trafic à partir d’Instagram, c’est une autre game. Tu ne peux pas mettre d’url dans tes publications et personne ne va se donner la peine de retaper l’url sur son moteur de recherche.
D’ailleurs, une stratégie pour savoir combien de personnes vont sur votre site web à partir d’Instagram est de se créer un compte bit.ly et de mettre cette adresse dans ton profil au lieu de ton site web directement.
Une autre manière de faire est avec les paramètres url. On a une formation dans l’Espace Membre de La Tranchée consacrée aux paramètres URL.
C’est super important dans toutes tes campagnes pour savoir d’où vient ton trafic, etc.
La publicité Instagram, c’est aussi la publicité Facebook.
Il y a quelque chose de super intéressant, ce sont les Facebook Leads Ads. Ça fonctionne très bien sur Instagram. Sur Facebook aussi, ça s’est amélioré. Tu restes sur la plateforme et ça génère bien des adresses courriel.
Ç’a été très compliqué la publicité sur Instagram. On n’a pas développé l’habitude de cliquer sur une publicité.
Les stories, c’est du contenu photo ou vidéo instantané. Quand tu as un compte vérifié ou 10 000 abonnés, tu peux mettre des liens directement dans tes stories.
Olivier obtient environ 1% de clic sur ce lien. C’est pas à tout casser, mais quand même, c’est mieux que rien.
Ça serait probablement plus élevé dans un autre type d’entreprise. Des services marketing B2B, c’est pas facile à vendre sur Instagram.
Maintenant que tu sais ce que sont les stories, alors tu peux faire des publicités Stories. Elles vont s’insérer entre deux stories de tes abonnés.
Ça se fait pour annoncer des webinaires, des lead magnet, etc.
Et tu fais tout ça à partir du Business Manager de Facebook, ce qui est pratique puisque tu peux bénéficier de tes audiences déjà créées sur Facebook.
Il ne faut pas avoir peur des données, il faut savoir utiliser ce genre de data là et quand on sait l’utiliser, c’est là qu’on fait les meilleures campagnes.
Donc pour revenir à nos moutons, on parlait de manières d’obtenir des adresses courriel avec Instagram.
On a le lien dans ta bio que les gens ne cliquent pas tant que ça, tu peux faire de la publicité (dans le fil d’actualité ou en stories), le messaging direct
Tu peux contacter les gens individuellement dans Instagram.
Et il existe des «robots» qui vont automatiser tout ça.
C’est super intéressant parce que tu peux ajouter des liens dans tes messages privés.
Tu configures ton robot comme tu veux. Ça peut être quand une personne s’est abonnée à ton compte. «Hey, merci de t’être abonné. Pour te remercier, voici 15% de rabais sur ton prochain achat».
La grosse différence avec Messenger, c’est que toi, en tant que marque, tu peux contacter directement tes abonnés. Alors que ce n’est pas possible via Facebook.
On teste beaucoup les robots sur Messenger et on doit avouer que ça ne convertit pas super bien pour notre type d’entreprise. Beaucoup moins que les emails. Pour obtenir du trafic sur ton site, ça va bien. Mais pour convertir, non.
La première chose c’est d’avoir une ligne éditoriale bien définie. Il te faut une stratégie de contenu.
Ça te prend des thématiques et une fréquence de publication.
Tu dois publier 5x par semaine par semaine. Tu dois utiliser les bons hashtags.
Identifie des personnes qui sont intéressées à interagir avec ta marque.
Une fois que tu as ça, on va travailler sur une stratégie d’interaction. Automation marketing, messaging marketing. Il y a plein plein de choses.
Un bon hashtag, c’est un hashtag qui est trendy et qui vit dans le temps. C’est aussi un hashtag qui est géographiquement délimité. C’est aussi un hashtag populaire, mais pas trop.
Si tu te trouves dans les meilleures publications associées à ce hashtag là, tu vas attirer du trafic.
Les faux likes et l’achat de like on les a testés en masse. Ça fonctionne pour de vrai. On a utilisé les services de Automatic Viral. Tu payes un montant par mois et aussitôt que tu publies quelque chose, il va te donner par exemple 2000 likes dessus.
Il faut toujours se renseigner du revendeur de like. Il y a plusieurs paramètres à prendre en compte. Les prix varient énormément, tu peux acheter 500 likes pour 3$ comme pour 50$.
Une des stratégies qui dérange, bien que Charlie la trouve totalement legit est les pods.
Il y a 2 types de pods. Les pods sur Instagram et hors Instagram.
Ce sont des groupes de discussion que tu pourrais avoir avec tes amis. Tu vas définir tes règles, par exemple, les règles, c’est qu’à chaque fois que quelqu’un post dans la communauté, les autres doivent interagir avec le contenu (like, commente…).
Ce sont des comptes axés sur la même thématique. Au fond, ce sont des micros communautés d’entraide.
Instagram a changé son algorithme et depuis, c’est basé sur l’intérêt. Donc plus une publication génère de l’intérêt, plus elle est montrée dans le fil de nouvelles.
C’est donc super intéressant et ça ne coûte pas cher.
Le moteur de la croissance sur Instagram, c’est que tu peux interagir avec les gens. Avec l’automation marketing, ça te permet qu’un robot le fasse pour toi. Il y a 4 types d’interaction sur Instagram: les likes, les commentaires, les follow et les unfollow.
Le robot fait pour toi des actions que tu ferais normalement, mais par exemple 8h par jour. Parce que personne ne veut passer 8h de sa journée à interagir avec du contenu.
Mais attention avec la manière que c’est fait.
Quand Olivier a débuté, il a acheté 1000 followers, puis il a installé Instagress (fermé dorénavant, mais revient très bientôt). Ça faisait du mass follow, unfollow, like, etc.
Ça fait que les gens se disent, hey merci tu as interagi avec mon contenu. Mais après ça, quand tu croises ces gens et qu’ils te remercient en vrai et que tu as aucune idée de quoi ils parlent, ils peuvent se sentir blessés.
Ça a même mené à une grosse discussion sur un groupe Facebook privé.
Ça polarise énormément l’industrie.
Si tu restes en surface, oui ça peut brusquer des gens. Mais en même temps, ça peut t’apporter des bonnes ventes/notoriété.
L’automation marketing c’est vraiment un métier. Il faut faire attention, imagine que ton robot like un post d’une personne qui est décédée.
Mais tu peux paramétrer des actions, par exemple interagir avec les marques qui ont seulement 5000 abonnés et plus.
Il faut faire attention aussi avec ce qu’on lit et on entend. Par exemple, les hashtag francophones sont vraiment difficiles. Ça dépend beaucoup de ton type d’entreprise. Pour une marque de linge, ça va. Lifestyle, gym, bouffe, voyage, ça marche bien. C’est des domaines super Instagram friendly.
Pour un blogue, comme le mien, ça ne marche pas.
En fonction de la notoriété de ton compte, de tes abonnés, etc. Charlie est arrivé à faire du 100 à 300 followers par jour grâce à l’automation sur Instagram.
Comme on le disait, ça dépend de ta relation, de ta marque, etc. C’est sûr que si tu as 10 000 abonnés et que tu suis 100 personnes, tu peux en faire sans problème.
L’idée est de ne jamais avoir plus d’abonnement que d’abonnés.
Bref, c’est une stratégie très intéressante, mais il y a beaucoup de questionnements éthiques.
Pour publier sur Instagram à partir de ton ordinateur, on utilise un outil merveilleux qui s’appelle Only Pult.
Contrairement à Buffer et les autres applications du genre, ça n’envoie pas de notification à ton téléphone quand c’est le temps de publier.
Tu cédules ta publication et ça publie pour toi sans que tu n’aies rien à faire.
Pour être capable de créer du contenu de masse sur Instagram, tu drag & drop toutes tes photos sur OnlyPult et bingo!
Attention aux hashtag que tu ajoutes, si tu utilises toujours les mêmes, dans le même ordre, tu peux être pénalisé.
Tu dois être original dans tes hashtags.
Charlie l’a vécu, il a perdu, du jour au lendemain 50% de son engagement.
C’est difficile de toujours être rigoureux dans la qualité de ton contenu. Dans tes stories, c’est normal que ça ne soit pas parfait. C’est authentique, c’est ce que les gens veulent.
Bars, restaurateurs, événement, Instagram est une opportunité en or et vraiment sous-exploitée.
Olivier prône pour la publicité Instagram.
C’est simple, ça ne coûte pas cher et les résultats (si c’est bien fait évidemment) sont instantanés.
Charlie de son côté, prône pour l’organique en premier.
Il explique qu’en 3-4 semaines, les entreprises voient un bon ROI.
Et au final, c’est plus viable parce que quand tu arrêtes de payer, ça ne cesse pas.
100 comptes dont les abonnés étaient intéressants pour la marque. La stratégie était de positionner la marque auprès de cette clientèle-là.
Pour arriver à cet objectif, on leur a demandé d’associer le nom de la marque au contenu qu’ils créent (avec un hashtag). On leur disait qu’en utilisant ce hashtag, on risquait de publier leur contenu sur notre page. S’en est suivi une avalanche de contenu.
Les gens continuent à créer du contenu associé à cette marque-là.
Tout ça en se basant sur des commentaires automatisés.
Gardez une chose en tête quand vous travaillez sur Instagram ou n’importe quel média social.
Les données des gens qui vous suivent ne vous appartiennent pas.
Ce n’est pas un écosystème que vous gérez. Si la plateforme s’arrête du jour au lendemain, vous perdez tout.
Essayer toujours de faire en sorte que les usagers qui vous suivent deviennent à vous. Par exemple en récoltant l’adresse courriel.