Je ne dis pas que tu es stupide (après tout, tu lis mon blogue n’est-ce pas?), mais on sait tous les deux que tu pourrais être pas mal plus intelligent que tu l’es présentement.
C’est normal d’avoir l’impression de ne pas être à son plein potentiel, on passe notre vie à apprendre et se développer. Mais rassure-toi, le fait d’être conscient que tu pourrais en savoir plus est un signe d’intelligence.
Malheureusement, 1 personne sur 10 va arrêter de lire à la ligne précédente, se dire “Tu vois? Je suis smart en criss”, se donner une tape dans le dos et retourner écouter Occupation Double.
Mais ce n’est pas grave parce que TOI, tu n’es pas comme ça! Tu veux apprendre, tu veux t’améliorer, tu veux avancer!
Du moins… C’est ce que tu penses!
Dans la vie, on se définit autant par ce qu’on est (bon avec les gens, créatif, ambitieux) que par ce qu’on n’est pas.
Je vais donc te proposer un exercice tout simple. Prends une minute pour te décrire en trois caractéristiques positives (je suis X) et trois caractéristiques négatives (je ne suis pas Y). Tu peux les écrire dans un document texte ou simplement les garder à l’esprit.
C’est fait? Good.
Que ton “identité” soit près ou loin de la réalité n’importe pas. L’idée que tu te fais de toi-même est à l’origine de ce que tu oses et n’oses pas faire, ce qui détermine ensuite les compétences que tu finis par développer (ou pas).
Ça veut donc dire que tu dois faire vachement attention à la manière dont tu te définis négativement (ce que tu n’es pas).
Peut-être as-tu déjà pensé une des choses suivantes: “Je ne suis pas une personne technique”, “Je ne suis pas bon avec les chiffres”, “Je ne suis pas bon avec le monde”.
Le côté “technique” du marketing est un des obstacles les plus importants à l’entrepreneuriat. En ce sens, maîtriser la technologie est un avantage compétitif considérable.
Cependant, une fois qu’on accepte le fait “qu’on n'est pas technique”, on se ferme à la possibilité d’apprendre ne serait-ce que les rudiments du code. On lance ses bras en l’air à la simple vue d’une balise HTML (qu’un enfant de 6 ans peut comprendre). On lève le drapeau blanc avant même d’avoir débuté.
On s’impose des limites arbitraires sans le moindre scrupule. Et pour une bonne raison! Apprendre quelque chose de complètement nouveau est difficile. On a non seulement l’impression de faire du surplace et de perdre son temps, mais on se sent aussi extrêmement incompétent.
As-tu déjà tenté d’apprendre à jouer d’un instrument de musique? Les premières 20 h sont atroces! Ce qui semble si facile et plaisant pour certains est pour toi si difficile et complexe.
En regardant ton ami Benoît qui s’amuse en improvisant comme un virtuose, c’est tentant de justifier l’écart de compétences avec une étiquette. Dire qu’il a “l’oreille musicale” et “le rythme dans le sang”. S’il a un talent inné et pas toi, alors à quoi bon essayer?
L’apprentissage représente une menace envers ton égo, tes croyances limitantes sont là pour le protéger.
Pour faire simple:
Comment fait-on pour échapper à ce phénomène? C’est simple, on doit se regarder dans le miroir et accepter le fait qu’apprendre, c’est juste vraiment tough… mais que ça n’a pas à nous limiter!
J’ai toujours été poche en français. Ça ne m’a pas empêché de publier 3 e-books, 2 livres et 150 articles de blogue. Je me considère comme un geek introverti et awkward, mais j’ai quand même donné des conférences devant près de 1 000 personnes.
Ce qu’une personne peut apprendre, n’importe qui peut l’apprendre.
Parce qu’apprendre est difficile et humiliant (au sens étymologique: on doit être humble pour apprendre), ce n’est pas exactement vendeur.
Et puisqu’on vit dans une société où l’éducation est obligatoire, on a fait beaucoup d’efforts pour rendre l’expérience de l’apprentissage la plus plaisante possible. Après tout, les meilleures formations sont faciles à suivre et produisent des résultats rapidement, right?
Voici le problème: le sens commun nous dit que c’est vrai, mais la science dépeint un autre portrait. Toutes les récentes études menées sur la psychologie de l’apprentissage arrivent à la même conclusion: plus c’est forçant, plus la rétention est forte.
Ça veut dire que lorsque tu as l’impression de ne rien comprendre, d’être perdu et de faire du surplace, quand tu es envahi par la sensation d’incompétence, c’est là que tu es en train de faire du progrès.
Il faut oublier l’idée qu’apprendre peut être facile et agréable. Inspirant? Oui! Plaisant? No effin way!
“Mais j’aime lire de bons livres et ça, c’est agréable non?”
J’ai une question pour toi. Lorsque ton expérience de lecture est agréable, es-tu réellement en train de lire pour apprendre? Est-ce de l’information que tu recherches… ou plutôt de l’inspiration?
Lire et relire des textes ne vaut pas grand-chose en termes d’apprentissage. On a l’impression d’apprendre, alors qu’en fait, on ne fait que créer un sentiment de familiarité avec le contenant sans nécessairement augmenter notre compréhension du contenu.
Il faut faire attention parce que la familiarité n’a rien à voir avec la compréhension. On a probablement tous déjà étudié jusqu’aux petites heures du matin la veille d’un examen en essayant de mémoriser l’ensemble de ses notes de cours. Une fois rendu au test, on pense bien comprendre, mais notre château de cartes s’écroule au moment d’expliquer les concepts et de les mettre en nos mots.
Et même si ça va bien lors de l’examen, qu’en est-il une semaine plus tard? Te rappelles-tu vraiment de tout ce que tu as tenté de mémoriser?
Lire et relire, c’est facile. Tu sais ce qui est difficile? Appliquer ce que tu as appris. Tu dois te servir de tes livres de la même façon que tu te sers d’un manuel d’instruction IKEA.
Tout de suite après avoir lu The Lean Startup, j’ai créé un MVP pour un projet (http://www.wi-fithermometer.com/). L’idée n’était pas incroyable, mais ce n’est pas grave. L’objectif n’était pas nécessairement de lancer une nouvelle entreprise, mais bien de consolider mes apprentissages.
Bon… Faire un projet par livre est peut-être un peu exagéré. C’est pourquoi il existe une autre technique d’apprentissage hyper efficace. On la connaît tous, mais peu osent la faire à cause du niveau de difficulté.
2 mots: active recall.
La stratégie est simple, tu dois expliquer et vulgariser ce que tu essaies d’apprendre, et ce, sans regarder le matériel source.
Ça demande vraiment beaucoup de jus de cerveau et tu ne vas probablement pas réussir du premier coup. Mais une fois que tu auras réussi, tu vas avoir cimenté tes apprentissages de façon permanente (contre la relecture qui ne donne qu’un avantage temporaire).
J’ai donc trois méthodes simples à te proposer que tu peux utiliser dès aujourd’hui pour apprendre plus rapidement et augmenter ta rétention.
J’ai un ami avec qui je partage mon Kindle et on essaie de se “timer” pour lire les mêmes livres en même temps. Comme ça, lorsqu’on va prendre un verre au bar, on peut parler de ce qui nous a le plus marqués.
En discutant du matériel, ça nous fait prendre conscience de ce qu’on sait, mais encore plus important, de ce qu’on ne sait pas!
Si j’arrive pour te dire que j’ai vraiment aimé le bout qui explique l’effet de parkinson (exemple), mais que j’ai de la misère à te l’expliquer lorsqu’on en parle, alors c’est un drapeau pour me dire que je n’ai pas réellement compris et que j’ai surestimé ma compréhension.
Et non seulement ça, mais j’irais jusqu’à dire qu’il faut apprendre à aimer argumenter avec ses amis. Lorsqu’on te dit que ce que tu avances est faux, alors ça te force à mieux l’expliquer, ce qui te pousse à remettre le problème en perspective dans ta tête pour l’expliquer d’une autre manière.
Encore mieux, ça te fait pratiquer l’humilité et ça t’apprend à reconnaître lorsque tu n’as pas raison!
Si la meilleure façon d’apprendre quelque chose est de le vulgariser en ses mots, alors pourquoi ne pas en profiter pour créer du contenu (blogue/vidéo/podcast)?
Depuis 2012, j’écris des articles qui vulgarisent des idées et concepts que je trouve intéressants. Qui, selon toi, apprend le plus de mes articles... Mes visiteurs?
C’est contre-intuitif, mais je te garantis que je retire 10x plus de connaissances de chaque article publié que n’importe quel de mes lecteurs.
Mais ce n’est pas tout! En plus de consolider et renforcer tes apprentissages, créer du contenu va te permettre de développer ta réputation et de générer une audience.
Que ce soit une chaîne YouTube, un blogue ou encore un podcast, je t’incite FORTEMENT à créer du contenu. Personnellement, devenir blogueur malgré mes faibles compétences en français aura été la meilleure décision de ma vie.
Si tu veux faire un blogue, clique ici pour débuter.
J’étais en secondaire 3 et je devais faire une présentation orale pour mon cours de géographie.
C’est pourquoi lorsque madame Lynch (ma prof.) m’a appelé à l’avant pour faire ma présentation, elle n’y comprenait rien.
Puisque j’étais un ado renfermé et bizarre, les oraux n’étaient pas exactement ma tasse de thé. Pour m’éviter la gêne d’avoir à faire ma présentation, j’avais décidé de faire un court-métrage en dessin animé.
En regardant le clip, elle se demandait “mais comment est-ce qu’un ado de ~13-14 ans est capable d’apprendre ça!?”
Mon affection envers les forums de discussions ne sort pas de nulle part. C’est là que j’ai appris le graphisme, les bases de la programmation, le dessin, l’animation 2D et la gestion de projets. (J’étais très actif sur celui de PurePwnage et NewGrounds.)
Ce n’est pas pour rien que j’ai bâti La Tranchée, les forums représentent pour moi la meilleure façon d’apprendre n’importe quoi!
Il s’agit non seulement d’un endroit pour demander de l’aide lorsqu’on est bloqué, mais aussi pour aider d’autres personnes et cimenter au passage ses propres apprentissages.
Ce n’est pas rien… plus de 10 ans plus tard, j’utilise encore les compétences que j’ai développées à l’aide de ces forums. Quelque chose que je ne peux malheureusement pas dire de mon baccalauréat...
Je suis conscient que c’est un peu étrange que je dise que l’apprentissage n’est pas vendeur. Après tout, je fais ma vie en vendant des formations!
Mais voici la vérité… Les gens n’achètent pas l’expérience d’apprentissage, ils achètent le changement.
La preuve? 38 % des gens qui ont acheté une de mes formations l’ont complétée à moins de 20 %. Encore pire, un peu plus d’une personne sur dix ne l’a tout simplement jamais débutée! Seulement 18 % des gens prennent le temps de compléter leur cours. En moyenne, mes étudiants écoutent 47 % des vidéos que je leur propose.
Le problème n’est pas avec la qualité du contenu, toutes mes formations scorent à plus de 8/10 dans les sondages de rétroaction!
Lorsqu’on s’inscrit à une formation en ligne, on a vraiment l’impression de progresser vers nos objectifs. On se dit “BAM! Publicité Facebook, c’est dans la poche” alors qu’on ne s’est même pas encore connecté au portail de cours.
C’est comme si c’était une case dans notre tête qu’on coche aussitôt qu’on clique sur “confirmer” après avoir mis son numéro de carte de crédit.
La vie ne fonctionne pas comme ça. Pour cocher cette case, il faut y mettre les efforts.
9 fois sur 10, lorsque je demande aux gens pourquoi ils ne poursuivent pas la formation, je me fais répondre que c’est trop difficile, que c’est trop technique.
Les gens achètent le changement, mais pas l’effort de changer.
Mon espoir avec cet article est de réconforter les gens qui trouvent ça difficile, qui ont le goût d’abandonner et de conclure “qu’ils ne sont pas faits pour ça”. Je veux donner une tape dans le dos des gens pour qu’ils continuent d’essayer et je veux qu’ils réalisent que ce qu’une personne peut apprendre, n’importe qui peut l’apprendre.
Ne te laisse pas limiter par ton identité, ne te laisse pas intimider par la difficulté. Sois humble & apprends. Pour élargir ta zone de confort, tu dois apprendre à apprécier l’inconfort.