Les 5 commandements du surfeur-entrepreneur.

Qu’est-ce que le surf a à voir avec l’entrepreneuriat?

Aux premiers abords, tu pourrais penser que j’ai Ă©crit cet article simplement pour t’emmerder en te disant Ă  quel point mon nouveau milieu de travail m’inspire :

Mais pour ĂȘtre honnĂȘte, le doux bruit des vagues m’inspire plus Ă  prendre une margarita qu’à Ă©crire des articles de blogue.

En fait, ça fait presqu’une dizaine d’annĂ©es que j’utilise la mĂ©taphore du surfeur pour guider mon cheminement entrepreneurial. L’article que tu vas lire aujourd’hui traine sur mon Notion depuis un peu plus de 2 ans
 Je l’ai mĂȘme rĂ©fĂ©rencĂ© l’an passĂ© lorsque j’ai publiĂ©: Mes 6 prĂ©dictions sur l’avenir de la formation en ligne. (Et mon plan pour en profiter)

Pour moi, la mĂ©taphore du surfer et les liens entre l’entrepreneuriat sont Ă©vidents. (Sans doute pour ça que j’ai attendu si longtemps avant de tout mettre Ă  l’écrit) Pourtant, chaque fois que j’en parle, les gens me rĂ©pondent avec cette expression perplexe :

Selon-moi, le framework du surfer-entrepreneur est absolument ESSENTIEL pour tout individu qui souhaite maximiser ses rĂ©sultats tout en minimisant les ressources qu’il investit. C’est une mĂ©taphore si simple et si efficace, que c’est surprenant qu’elle ne soit pas utilisĂ©e par tous les gurus de l’entrepreneuriat.

Ce qui rend cette mĂ©taphore si puissante, c’est non seulement la simplicitĂ© dĂ©sarmante avec laquelle elle transmet sa sagesse, mais Ă©galement la versatilitĂ© des contextes dans laquelle elle s’applique.

Ici, je l’applique Ă  l’entrepreneuriat, mais tu pourrais aussi bien t’en servir pour optimiser ta carriĂšre ou mĂȘme le choix de ton/ta partenaire!

Puisque ce framework est excellent pour aider les gens Ă  dĂ©velopper une vision stratĂ©gique Ă  long terme, cet article va ĂȘtre particuliĂšrement utile autant pour les aspirants-entrepreneurs que ceux qui ont dĂ©jĂ  un bon projet, mais qui considĂšrent effectuer un pivot. Si tu connais quelqu’un qui rentre dans ces catĂ©gories, rends-lui service et envoie-lui cet article!

Sans plus attendre, voici les 6 commandements du surfeur-entrepreneur.

1. Les pros ne chassent pas les vagues, ils les anticipent.

Puisque 99.9% de mes lecteurs n’ont jamais fait de surf professionnel, indulge-moi quelques instants pendant que j’explique certaines bases.

Dans une compétition, les surfeurs ont 2 grosses contraintes: le temps alloué et le nombre de vagues permises. Chaque compétition est différente, mais le temps varie généralement entre 20 et 60 minutes et le nombre de vagues de 2 à 15. Chaque vague est évaluée, mais seul le meilleur score est retenu pour évaluer le gagnant. Le choix de leur vague est donc aussi important que leur capacité à les surfer.

Alors qu’un amateur saisit chaque belle vague qu’il voit. Un professionnel les laisse passer — il prĂ©fĂšre se positionner et attendre. Il sait qu’une vague encore plus belle, plus grosse et plus impressionnante va faire son apparition s’il est patient.

Comment fait-il ? AprÚs tout, chaque plage est différente, non ? Comment est-ce possible de prédire le mouvement des vagues ?!

Simple — les professionnels font leurs devoirs. Ils passent souvent des SEMAINES sur place avant une compĂ©tition importante. Ils passent leurs journĂ©es Ă  observer l'ocĂ©an dans l’espoir de dĂ©velopper une sorte “d’intuition” face Ă  la façon dont les vagues se forment Ă  cet endroit, leurs intensitĂ©s, hauteur, etc.

Pour gagner, ils ne “chassent” pas les vagues — ils les anticipent.

Face Ă  une opportunitĂ© d’affaires, le surfeur-entrepreneur se demande : oĂč est-ce que ça nous mĂšne tout ça, quelle est la destination finale et comment est-ce que je fais pour accĂ©lĂ©rer le futur?

À la place d’observer une vague, il observe un mouvement social, regarde l'impact des nouvelles technologies sur ce mouvement et essaie de recrĂ©er une chaine de cause Ă  effet dans l'objectif de voir quelques annĂ©es dans le futur.

Ce n’est qu’en dĂ©veloppant une intuition face Ă  l’avenir que le surfeur rĂ©ussit Ă  laisser passer certaines vagues. Sa vision du futur lui permet de dire non, pour mieux dire oui. Ce qui m’amĂšne Ă  la 2e rĂšgle


2. Un pro limite ses engagements.

Il existe plusieurs types d’engagements. Il peut s’agir d’un engagement physique et financier, comme l’achat d’une maison.

Si tu t’achĂštes une maison au QuĂ©bec et que la vague du siĂšcle te transporte Ă  l’autre bout du monde, ça risque d’ĂȘtre problĂ©matique.

Et, si ton argent est pris dans une maison, c’est difficile de rĂ©allouer ton capital rapidement.

L’immobilier est fort dans notre culture et beaucoup me critiquent de ne pas ĂȘtre propriĂ©taire. Ce que je m’efforce Ă  leur expliquer quand ça arrive est qu’il y a plus que le coĂ»t d’habitation, il y a Ă©galement le coĂ»t d’opportunitĂ©.

Ce n’est pas tout, en plus des engagements financiers, il faut Ă©galement limiter ses engagements de temps.

Si tu t’engages dans trop de choses, tu vas non seulement avoir l’impression d’ĂȘtre une poule pas de tĂȘte, mais tu n’auras le temps de ne rien faire correctement.

En rĂ©trospective, je n’aurais pas du lancer The Amazing Blanket et Double Ta Valeur. MĂȘme si ces projets ont Ă©tĂ© profitables, ces entreprises n’étaient pas alignĂ©es avec ma mission principale.

Je m’étais justifiĂ© de faire ces projets en me disant que ça allait me donner du matĂ©riel intĂ©ressant pour mes formations, mais le temps requis pour crĂ©er ces entreprises a fait en sorte que j’ai manquĂ© de temps pour utiliser ces Ă©tudes de cas comme levier avec La TranchĂ©e.

Au final, j’aurais dĂ» me concentrer sur les façons de faire croĂźtre La TranchĂ©e, tout simplement.

3. Un bon surfeur conserve ses ressources!

Tu n’as pas nĂ©cessairement besoin d’argent pour te partir en affaires, je me suis lancĂ© dans la formation en ligne avec un prĂȘt AccordD de 2000$.

Par contre, ce n’est pas vrai pour toutes les opportunitĂ©s — je n’aurais jamais pu lancer Les Bunkers sans capital.

Parfois, tu n’as pas le choix d’avoir un peu d’argent, ne serait-ce que pour te soutenir pendant que tu t’efforces à bñtir les fondations qui vont pouvoir te supporter plus tard.

Le problĂšme est que, quand tu n’as pas de projet, c’est difficile d’épargner parce que tu ne vois pas pourquoi tu Ă©pargnerais.

Je comprends ça, c’est beaucoup plus attrayant d’acheter une belle Audi neuve que de garder son argent dans son compte, surtout quand l’inflation bat des records!

Par contre, laisse-moi te dire une chose: c’est beaucoup plus intĂ©ressant d’avoir la libertĂ© de vivre de ses passions que d’ĂȘtre enchaĂźnĂ© Ă  un boulot.

DĂ©pense comme tu veux, who caaaares! (Hint: not me!) AprĂšs-tout, j’ai toujours conduit de belles voitures, habitĂ©s dans des penthouses et je me gĂąte sans arrĂȘt avec du Wagyu.

Mais fais-le intelligemment. N’ait pas de mauvaises dettes, garde ton ratio d’endettement super bas et conserve un minimum de 10% de tes revenus. Tu ne fais pas ça pour ta retraite (boooring đŸ„±), mais pour le futur-toi qui devra faire face Ă  une opportunitĂ© de la taille d’un tsunami.

Cette version de toi, que tu négliges sans doute un peu trop à chaque jour (oops!), aura besoin de toutes les ressources que tu peux te permettre de lui offrir pour réussir.

4. Le surfeur fait ses devoirs et développe ses compétences.

ÉnormĂ©ment de gens aiment ça se lancer en affaires pour dire aux autres quoi faire.

Je ne veux pas ĂȘtre plate, mais au dĂ©but, la personne qui doit tout faire, c’est toi!

Il existe quelques compétences clés qui bénéficient à tout entrepreneur:

  • L’écriture publicitaire et la persuasion.
  • La publicitĂ©.
  • Le design.
  • La photo/vidĂ©o.
  • La technologie.

Peu importe le produit ou service, ces 5 champs de compĂ©tences vont t’aider Ă  rĂ©ussir.

RĂšgle gĂ©nĂ©rale, Ă  10 heures par semaine, ça prend environ 6 mois pour ĂȘtre “compĂ©tent” dans quelque chose. Si tu t’y mets aujourd’hui, tu peux acquĂ©rir toutes les compĂ©tences nĂ©cessaires au lancement d’entreprise en moins de 3 ans.

En disant ça, je sais que plusieurs sont déjà en train de se diriger vers la section commentaire pour me parler de la rÚgle des 10 000 heures popularisée par Malcom Gladwell.

I know guys, I know


Je ne parle pas de devenir un expert dans un “domaine”, mais bien dans une tĂąche. Tu ne peux peut-ĂȘtre pas devenir mĂ©decin en 6 mois, mais (si ta technique d’apprentissage est le moindrement bonne) je te garantis que tu peux rĂ©ussir un cube Rubik en moins de 30 secondes avec pas mal moins de pratique que ça.

Apprendre quelque chose de nouveau, c’est un peu comme aller au gym. Tu as Ă©normĂ©ment de rĂ©sultats au dĂ©but et, plus ça avance, plus c’est long. Oui, il y a une immense diffĂ©rence entre quelqu’un qui s’entraĂźne religieusement depuis 5 ans et quelqu’un qui l’a fait pendant seulement un an. Par contre, la diffĂ©rence entre ces deux personnes est moins importante que celle entre la personne qui ne s’entraĂźne pas du tout et celle qui s’est entraĂźnĂ© pendant 1 an.

La courbe de distribution des compétences suit une distribution normale:

Ça veut dire que c’est relativement facile de se positionner dans le top 15% de la population pour n’importe quelle tĂąche donnĂ©e.

Mais ce n’est pas tout! Il existe une autre trĂšs bonne nouvelles pour les entrepreneurs. Sans pratique, on perds ses compĂ©tences pas mal plus lentement qu’on perd sa masse musculaire.

Puisque l’entrepreneuriat demande d’ĂȘtre incroyablement agile et multidisciplinaire, la meilleure chose que tu puisses faire en attendant ta vague est d’accumuler tes aires de compĂ©tences.

Commence dÚs-maintenant. Prends-toi un petit cours de graphisme, fais-toi un site web, écris un blogue, achÚtes-toi un appareil photo, ouvre un livre de programmation... Inscris-toi à La Tranchée!

Petit Ă  petit, bĂątit la fondation de compĂ©tences qui va te permettre d’ĂȘtre agile et efficace lorsque tu auras besoin de l’ĂȘtre.

5. On ne prend pas les vagues qu’on VEUT, on prend celles qu’on PEUT.

C’est plate, mais si tu es nĂ© avec une seule jambe, tu ne seras jamais bon au basket.

Le surfer-entrepreneur est réaliste, il joue les cartes que la vie lui donne. Tu ne peux pas choisir les opportunités qui se présentent à toi. Le surfeur-entrepreneur doit parfois prendre des vagues qui ne lui convienne pas tout en sachant que ça va lui permettre de mieux se positionner pour la prochaine.

Le vent est responsable de crĂ©er les vagues. De la mĂȘme façon, le vents de la technologie souffle sur la sociĂ©tĂ© et engendre les vagues qui dĂ©ferlent ensuite Ă  travers la culture et le marchĂ©.

Ton contrÎle sur le monde est limité, tu ne peux pas te battre contre la direction du vent. Le progrÚs est inévitable.

Le surfeur-entrepreneur reste ouvert d’esprit. Il Ă©vite de s’accrocher Ă  une seule idĂ©e ou un seul projet. Il adapte sa vision en fonction des circonstances et opportunitĂ©s qui s’offrent Ă  lui.

Es-tu prĂȘt Ă  prendre ta premiĂšre vague?

En suivant ces cinq conseils, tu pourras devenir un surfeur-entrepreneur aguerri, capable de naviguer les eaux tumultueuses du monde des affaires et de prendre les vagues qui se présentent à toi. Alors, ne te précipite pas, sois patient, et tu finiras par trouver la vague qui te mÚnera vers le succÚs.

Avant de te laisser partir, j’ai une question pour toi
 Comme tu t’en doutes, cette liste de 5 commandements est loin d’ĂȘtre exhaustive.

J’aimerais savoir, de quelle autre façon est-ce qu’on pourrait appliquer la mĂ©taphore du surfeur Ă  celle de l’entrepreneuriat? Laisse un commentaire sous l’article et ça va me faire plaisir de poursuivre la discussion avec toi!

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